Le 30 juin, Chez Edgard, le restaurant, pas le théâtre, donnera sa
dernière représentation. Le mot n'est pas trop fort pour l'entreprise de Paul Benmussa, son patron. Situé dans le VIIIe arrondissement de Paris, Edgard est de ces adresses où l'on se montre. En compagnie du patronat, d'abord, car l'établissement sert quasiment de cantine au CNPF, qui loge tout à côté, rue Pierre-Ier-de-Serbie. Des médias, ensuite, puisque Europe 1, RTL et jusqu'à tout récemment France 2 sont des voisins. C'est le restaurant des contacts discrets, au premier étage, dans les salons, mais aussi des fêtes voyantes, au rez-de-chaussée. On y croise Jean-Paul Belmondo et son chien. «Martine Aubry a presque fait l'ouverture. En 1969, elle venait avec son père, Jacques Delors, et elle avait déjà mauvais caractère», se rappelle le patron, qui promet un livre de souvenirs avant la fin de l'année. Parmi ceux-ci, celui de Pierre Bérégovoy. C'est chez son ami Paul Benmussa que le Premier ministre tout juste consacré par François Mitterrand fêta son anniversaire en 1992.
Rebelle antitaxe. Depuis plusieurs mois, le propriétaire et patron d'Edgard était entré en rébellion contre la taxation. Il reproche «aux socialistes» de «faire le jeu de McDonald's» en maintenant une TVA à 20,6% sur la restauration classique, quand les fast-foods bénéficient du taux de 5,5%. Il y a quelques mois, personne ne prenait vraiment au sérieux les menaces de fermeture de Paul Benmussa. Un tel emplacement, une telle clientèle, ça ne