Pour les professionnels de la sécurité, l'annonce, hier, du rachat
de Proteg (numéro un français) par le suédois Securitas est une surprise désagréable. Les dizaines de petites sociétés de ce secteur très dispersé comptaient un peu sur Proteg pour faire contrepoids à l'appétit effréné des concurrents anglais, suédois, américains ou japonais. Proteg était l'un des seuls à avoir une carrure suffisante pour amorcer une restructuration du secteur.
Finalement, à la surprise générale, c'est lui qui se fait acheter. Ses dirigeants préfèrent dire que la société «s'adosse» à un étranger, même si le résultat est le même. Du coup, Securitas (7 milliards de francs de chiffre d'affaires) consolide ses positions, tant en France qu'en Europe.
Avec 3 milliards de chiffres d'affaires, Proteg oeuvre sur tous les fronts: gardiennage, télésurveillance, vidéosurveillance, contrôle électronique. Elle arrive loin devant Protectas (filiale française de Securitas), Gauron et ADS. Ne lui restait plus qu'à conforter la partie «incendie» et à acquérir des compétences dans la sécurité informatique pour s'offrir la panoplie complète du «tout-sécurité». Dans ce secteur, qui doit beaucoup à la volonté des entreprises d'externaliser tout ce qui est périphérique à leur coeur d'activité, c'est la seule stratégie porteuse. Les clients ne veulent, en effet, n'avoir qu'un interlocuteur, capable de leur fournir l'ensemble des prestations. A la fin de l'année dernière, Proteg avait racheté à la Générale des eaux troi