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Libération

A Francfort, Blair s'illumine et Kohl rumine. Installation officielle de la Banque centrale européenne.

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publié le 1er juillet 1998 à 6h55

Francfort, envoyé spécial.

Tony-qui-rit, Helmut-qui-gémit. Hier, à Francfort, lors de l'installation officielle de la Banque centrale européenne (BCE), tout opposait Tony Blair, le Premier ministre britannique, à Helmut Kohl, le chancelier allemand. Le premier, regrettant vivement que son pays ne soit pas de l'aventure, s'est livré à un vibrant plaidoyer en faveur de la monnaie unique, au point qu'on pouvait avoir l'impression qu'il en était à l'origine (1). Le second, dernier signataire du traité de Maastricht encore en activité, a ressassé le passé, justifiant à l'usage de son opinion publique, ses choix sur le thème: «L'euro sera une réussite équivalente à celle du mark.» La BCE avait bien fait les choses pour son baptême: la cérémonie, organisée dans l'opéra de la ville, a réuni le ban et l'arrière-ban des gouvernements, des banques centrales de l'Union européenne et de la Commission. Les six discours (2) étaient entrecoupés de chants d'une chorale de Maastricht (attention: symbole) et le tout a été clôturé par un spectacle de danse interprété par de jeunes (attention: re-symbole) Irlandais. Référendum. Favorable à la monnaie unique, Tony Blair a déjà annoncé son intention d'organiser un référendum sur la participation du Royaume-Uni, sans doute vers 2002, après les prochaines élections législatives. Il ne manque pas une occasion de rappeler tous les bénéfices que représente une zone monétaire stable pour l'économie européenne. Mais voilà: son gouvernement est obligé de