Retour à la case départ pour Framatome. Le constructeur français de
réacteurs voulait reprendre les activités nucléaires de l'américain Westinghouse (n°1 mondial du secteur en nombre d'unités installées). Mais c'est finalement le groupe anglais BNFL (équivalent de la Cogema) qui, la semaine dernière, lui a soufflé la politesse. Du coup, Framatome se retourne aujourd'hui vers son allié allemand Siemens, lui proposant d'«intensifier leur collaboration». Depuis plusieurs mois, les deux partenaires qui conçoivent ensemble un «réacteur européen du futur» baptisé EPR sont en froid. Siemens est fâché que son allié français joue en solo sur le marché chinois, alors que les futures affaires à l'international auraient dû se faire en commun. L'affaire Westinghouse n'a évidemment rien arrangé.
Aujourd'hui, Dominique Vignon, patron de Framatome, conçoit quelque amertume de son échec sur l'américain. Il estime, nous a-t-il dit, «très regrettable» la révélation par Libération, l'été dernier, des négociations entre Framatome et Westinghouse. «Cela a ralenti les discussions et, pendant ce temps, le contexte a changé (retour des Américains en Chine cet hiver, ndlr), ce qui a amoindri nos chances.»
Dans un communiqué publié ce week-end, Framatome soulignait: «Alors que le marché nucléaire chinois va s'ouvrir aux entreprises américaines, une cession de Westinghouse à Framatome, déjà implanté sur ce marché, a pu être perçue comme inopportune.» Comprendre: cette cession aurait restreint la conc