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Libération

Après l'échec de la reprise de Westinghouse. L'amertume de Framatome

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publié le 1er juillet 1998 à 6h58

Retour à la case départ pour Framatome. Le constructeur français de

réacteurs voulait reprendre les activités nucléaires de l'américain Westinghouse (n°1 mondial du secteur en nombre d'unités installées). Mais c'est finalement le groupe anglais BNFL (équivalent de la Cogema) qui, la semaine dernière, lui a soufflé la politesse. Du coup, Framatome se retourne aujourd'hui vers son allié allemand Siemens, lui proposant d'«intensifier leur collaboration». Depuis plusieurs mois, les deux partenaires ­ qui conçoivent ensemble un «réacteur européen du futur» baptisé EPR ­ sont en froid. Siemens est fâché que son allié français joue en solo sur le marché chinois, alors que les futures affaires à l'international auraient dû se faire en commun. L'affaire Westinghouse n'a évidemment rien arrangé.

Aujourd'hui, Dominique Vignon, patron de Framatome, conçoit quelque amertume de son échec sur l'américain. Il estime, nous a-t-il dit, «très regrettable» la révélation par Libération, l'été dernier, des négociations entre Framatome et Westinghouse. «Cela a ralenti les discussions et, pendant ce temps, le contexte a changé (retour des Américains en Chine cet hiver, ndlr), ce qui a amoindri nos chances.»

Dans un communiqué publié ce week-end, Framatome soulignait: «Alors que le marché nucléaire chinois va s'ouvrir aux entreprises américaines, une cession de Westinghouse à Framatome, déjà implanté sur ce marché, a pu être perçue comme inopportune.» Comprendre: cette cession aurait restreint la conc