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Libération

Asie: un an de «crise passagère». Juillet 1997, la Thaïlande dévalue. Depuis, rien ne va plus.

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publié le 2 juillet 1998 à 7h00

C'était il y a tout juste un an. Le 2 juillet 1997. Ce jour-là, dans

les salles de marché des banques européennes, on ne parle que d'un pays: la Thaïlande. Que d'une monnaie: le baht. Sur les écrans des traders, la devise du «bébé tigre» ne cesse de plonger face au dollar américain. En quelques heures, la planète finance découvre l'ampleur du désastre lorsque la rumeur est confirmée: la spéculation immobilière a fait s'écrouler toute l'économie du royaume thaï. Plus de la moitié des 900 000 m2 de bureaux et logements en vente à Bangkok n'ont toujours pas trouvé preneur. La plupart des sociétés financières thaïlandaises spécialisées dans les crédits à la construction doivent avouer une ardoise de crédits insolvables qui frôle les 100 milliards de francs, soit la moitié des crédits en cours! Des milliards de dollars, de francs, de yens fuient Bangkok à la vitesse de la lumière. En quelques semaines, le baht entraîne dans sa chute le ringgit malaisien, la roupie indonésienne et le peso philippin. Le virus gagne l'ensemble des pays du Sud-Est asiatique. La crise asiatique? «Rien de bien grave», affirmaient alors les autorités politiques et monétaires des pays occidentaux.

L'onde de choc se propage.

Depuis, les déclarations sont prudentes et personne n'ose plus parler de crise passagère. La grande peur d'une onde de choc mondiale a gagné les maîtres de la finance internationale. Malgré les 100 milliards de dollars débloqués d'urgence par le Fonds monétaire international, la Banque