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Libération

La croissance leve le pied. L'impact de la crise asiatique a été plus rapide que prévu.

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publié le 3 juillet 1998 à 7h06

La croissance française ressemble, depuis deux ans, à un avion dont

l'un des deux réacteurs est toujours en panne. Ça ne l'empêche pas de voler, certes, mais le pilotage est tout de même plus difficile. Et puis il y a le risque que le deuxième moteur se mette à tousser, auquel cas l'appareil va commencer à perdre de l'altitude, avant, peut-être, d'affronter un atterrissage sur le ventre.

Rassurons tout de suite les passagers: on n'en est pas là. Mais on n'est pas passé loin d'un tel scénario-catastrophe. Le moteur qui tournait rond ­ celui des exportations ­ a commencé à avoir des ratés à la fin de l'année dernière, à cause de la crise asiatique qui a frappé plus fort et plus vite que ce qu'on attendait. Par chance, l'autre moteur ­ celui de la demande intérieure ­ avait redémarré un peu avant, dès le milieu de 1997, et il a pris le relais. Au jour d'aujourd'hui, il tourne comme une horloge, constate l'Insee dans sa dernière «Note de conjoncture». Première composante de la demande intérieure, la consommation des ménages progresse sur un rythme annuel très honorable de 2,5%.

Nuages à l'horizon. L'autre facteur clé de la demande intérieure, l'investissement des entreprises, bénéficie de carnets de commandes bien garnis et de taux d'intérêt modérés. Des conditions favorables qui devraient lui permettre d'enregistrer une hausse de 6,4% cette année.

Résultat de ces péripéties mécaniques, l'avion «économie française» a perdu de l'altitude. Sans être une catastrophe, ce n'est évidemme