Moscou, correspondance.
La Russie parviendra-t-elle à éviter une dévaluation, qui balaierait d'un coup l'acquis de sept ans de réformes libérales et monétaristes, grâce à l'argent occidental? Au terme d'un week-end de pourparlers extrêmement durs entre le gouvernement russe et le Fonds monétaire international (FMI), la chose semblait hier soir acquise côté russe. La Russie et le FMI se seraient mis d'accord sur «l'octroi de moyens supplémentaires [à la Russie] provenant des organisations financières internationales», indiquait un communiqué du gouvernement russe. Pour le contenu, il faudra attendre: «Les représentants de la Russie et du FMI s'exprimeront en détail lundi sur les accords concrets obtenus, ainsi que sur les mesures pratiques qui seront prises prochainement», poursuit le communiqué. Quant au FMI lui-même, il restait complètement silencieux dimanche. Une surprise n'est pas impossible.
Moscou désirait le déblocage progressif d'une somme de 10 à 15 milliards de dollars (60 à 90 milliards de francs) «suffisante pour stabiliser le marché monétaire, ce qui est [leur] première priorité», déclarait vendredi le vice-Premier ministre Victor Khristenko, chargé des questions financières. Outre l'argent du FMI, 1,5 milliard serait débloqué par la Banque mondiale, le reste émanant de pays du G7 et d'un consortium de banques commerciales occidentales. Il s'agirait d'un des plus gros financements que le FMI ait jamais réalisé.
Un gros coup de poker. Cet argent occidental permettra