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Libération

Les métallos dans la forge des 35 heures. Le patronat exige la flexibilité sans création d'emplois.

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publié le 16 juillet 1998 à 6h06

Cet après-midi, à 15 heures, les dirigeants des syndicats de la

métallurgie pénétreront au siège de la puissante Union des industries métallurgiques et minières (UIMM), avenue de Wagram à Paris. Dans leurs mallettes, les syndicalistes ont tous un document d'une vingtaine de pages: une proposition d'accord professionnel pour le passage aux 35 heures. Outre qu'il concerne près d'1,8 million de personnes (soit environ un salarié du privé sur sept), le projet d'accord est explosif, car l'UIMM, par ailleurs principale branche du CNPF, a bien l'intention d'obtenir une flexibilité des horaires maximale, alliée à une modération, voire à une baisse éventuelle des salaires. Sans aucune contrepartie en matière d'emploi. Traditionnellement, les négociations dans la métallurgie, coeur symbolique de la «classe ouvrière», donnent le la aux autres secteurs. Revue des principaux cactus patronaux.

La date. A la surprise de toutes les organisations syndicales, l'accord proposé par l'UIMM ne prendra effet qu'en l'an 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés et en l'an 2002 pour les autres. Et encore, précise-t-elle, si la deuxième loi sur les 35 heures est bien conforme au texte que les partenaires sociaux auraient signé" On ne saurait mieux faire comprendre qu'on désire ignorer l'actuelle loi Aubry, promulguée en mai. Du coup, aucun accord n'encadrera les négociations d'entreprises actuellement en cours. L'UIMM n'a jamais cru à la relance de l'emploi par la réduction du temps de travail.