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Libération

Crazy George's fait ses valises. Le groupe anglais quitte la France.

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publié le 18 juillet 1998 à 6h19

Crazy George's bat en retraite. Arrivée en fanfare en octobre 1996,

avec l'ambition d'essaimer dans tout l'Hexagone, l'enseigne du groupe britannique Thorn n'aura jamais dépassé le cap du deuxième magasin. D'ici à octobre prochain, les Crazy George's ouverts à Bobigny et au Havre auront baissé le rideau; et les 24 salariés auront été licenciés. Les clients bénéficieront eux de rabais pour les inciter à solder au plus tôt leur leasing. En confirmant la nouvelle hier, le groupe Thorn évoquait «un contexte commercial moins favorable que prévu qui nécessiterait, sur plusieurs années, un investissement supérieur à ce que le groupe peut assurer avant d'atteindre la rentabilité souhaitable sur cette activité».

Que le contexte ait été peu favorable, c'est un euphémisme. L'importation en France de ce concept qui marche très fort en Grande-Bretagne (1), avait ému toute la classe politique. Faire payer 8 580F une machine à laver qui en vaut 3 784 à un client trop fauché pour la régler au comptant ou même pour obtenir un crédit bancaire classique et moins onéreux, leur paraissait au moins immoral, sinon illégal. Lionel Jospin y voyait une forme «d'exploitation de la misère». Eric Raoult, ancien député de Seine-Saint-Denis et alors ministre de la Ville, tempêtait: «Ce n'est pas parce que Bobigny compte 67% de logements sociaux qu'il faut y installer des commerces de ghetto.» Et enfin, Bercy envoyait les limiers de la direction des fraudes pour vérifier les étiquettes. Résultat, Crazy Geo