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Libération

Northrop aiguise les appétits. Dasa est candidat au rachat.

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publié le 18 juillet 1998 à 6h19

L'interruption brutale du rapprochement envisagé entre les deux

américains Lockheed Martin et Northrop Grumman pourrait bien avoir un impact beaucoup plus important qu'il n'y paraît sur les restructurations en cours en Europe. Car le problème de Northrop Grumman reste entier. Dans les avions de combat comme dans l'électronique de défense, le groupe n'a plus la «taille critique», c'est-à-dire qu'il ne fait plus le poids face à ses concurrents. Il pourrait être repris par le groupe rival Raytheon-Hughes, à qui il apporterait de surcroît une activité aéronautique, mais celui-ci risque d'être échaudé par les déboires de Lockheed Martin. L'autre solution est donc une offre européenne. Celle-ci a même été publiquement évoquée en mai au Salon aéronautique de Berlin par le patron du groupe allemand Dasa (filiale de Daimler-Benz). «Nous avons discuté avec les britanniques British Aerospace et GEC de la possibilité d'une offre commune sur Northrop Grumman», a-t-il déclaré. Si la fusion avec Lockheed est bloquée par les autorités américaines, «nous serons là, je vous l'assure». L'allemand a un gros appétit américain, puisqu'il venait juste de racheter Chrysler.

Manfred Bischoff va avoir là l'occasion de montrer qu'il a de la constance. Le problème, c'est que les Français ne sont pas dans le coup, alors que Paris, Londres et Bonn tentent désespérément, depuis plusieurs mois, de fusionner leur aéronautique civile et militaire. Le risque est grand de voir l'«affaire» Northrop perturber enc