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Libération

General Motors la grève fait tache d'huile. Le syndicat automobile envisage d'étendre le conflit à d'autres usines du groupe.

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publié le 20 juillet 1998 à 6h16

Flint, envoyé spécial.

Les ouvriers de l'usine Saturn de Spring Hill (Tennessee), une des trois dernières usines General Motors encore en activité, ont voté hier la grève. L'usine d'Oshawa (Ontario) devrait cesser sa production aujourd'hui, faute de pièces ­ ce qui remettra en cause le lancement du modèle 1999 de la Chevrolet Silverado, le modèle le plus populaire et le plus rentable de la gamme General Motors.

Paralysie. Lundi, le syndicat de l'automobile (UAW) réunit à Flint les responsables de ses 300 sections, qui représentent plus de 800 000 salariés, pour envisager l'extension de la grève chez General Motors. Celle-ci a déjà paralysé 25 des 29 usines en Amérique du Nord ­ le marché où le constructeur réalise l'essentiel de ses ventes et de ses profits. GM dit avoir déjà perdu 4,5 milliards de dollars (27 milliards de francs) au total.

Le conflit a démarré les 5 et 11 juin dans l'indifférence quasi générale, dans deux usines mineures du groupe à Flint, qui ne comptent au total que 9 200 employés. Mais le système de production intégrée et à flux tendu a rapidement entraîné la paralysie de l'ensemble du groupe. Le centre métallurgique et l'usine de composants Delphi East de Flint produisent en effet des pièces indispensables au montage de tous les véhicules sous les marques Chevrolet, Buick, GMC, Cadillac, etc.

Si la grève à Flint a bien des origines «locales», son impact est rapidement devenu «national». Les grévistes, comme les dirigeants syndicaux, ne cachent pas que leu