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Libération

La haute couture se rebiffe. Des défilés alliant le prêt-à-porter pourraient sauver ce secteur mal en point.

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publié le 21 juillet 1998 à 6h20

«Il vaut vendre plus tôt et se montrer après.» Autrement dit,

arrêter ce processus «idiot» qui consiste à présenter les collections au monde entier six mois avant qu'elles soient dans les boutiques. Depuis des années, Didier Grumbach voudrait que soient modifiés les calendriers des défilés. Sans succès. Mais aujourd'hui l'ancien PDG de Thierry Mugler est président de la Fédération française de la couture, du prêt-à-porter, des couturiers et des créateurs de mode. Et il compte bien profiter de son mandat pour faire bouger les choses. Il estime que des changements sont indispensables, notamment pour protéger les jeunes créateurs dont les idées sont pillées avant qu'ils n'aient pu les exploiter. Et pour que Paris puisse continuer à se prévaloir du titre de pépinière de jeunes talents que Milan et New York cherchent à lui dérober. Pour opérer cette reconquête, Didier Grumbach compte se servir de la haute couture ­ dont les collections automne-hiver sont présentées cette semaine ­ comme d'un cheval de Troie.

Pourquoi la haute couture? Parce que c'est une spécificité hexagonale. C'est à Paris qu'ont lieu tous les défilés. Et pour Didier Grumbach, la couture est l'essence même de l'art. Ainsi que de l'industrie du prêt-à-porter de création, et de ses accessoires, qui génère chaque année un chiffre d'affaires direct ou indirect de 20 milliards de francs. Mais, chaque année, la haute couture se meurt un peu plus. En dix ans, huit maisons ont quitté ses podiums. Aujourd'hui, elles ne