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Libération

La Grande-Bretagne dans le sas de la crise. Les signes sont là. Mais nul ne peut prédire son ampleur.

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publié le 22 juillet 1998 à 6h25

Londres, de notre correspondant.

Les économistes britanniques filent la métaphore aéronautique, se demandant gravement si le pays va connaître un atterrissage en douceur ou un «crash landing». La question n'est pas académique pour un gouvernement travailliste habitué, depuis un an, à ce qu'une croissance soutenue et un chômage en baisse viennent conforter sa popularité record. Car le vent tourne. Depuis deux semaines se succèdent études et prévisions alarmistes du patronat et des milieux d'affaires qui, toutes, annoncent un sérieux fléchissement de l'activité économique avec ses maux connexes: hausse du chômage, baisse de la consommation et déficits budgétaires. Selon un rapport publié lundi par Salomon Smith Barney, la filiale londonienne de la banque Salomon Brothers, la Grande-Bretagne va devenir «l'homme malade de l'Europe». «Les prochains trimestres, tous les indicateurs vont passer au rouge», prévoient les économistes de Salomon Smith Barney, pour qui le pays entre «dans une quasi-récession».

Des exportations malades de la livre. Les causes du malaise sont connues: surchauffe et inflation rampante, supérieure aux niveaux continentaux qui oblige la Banque d'Angleterre à relever régulièrement les taux d'intérêt pour atteindre aujourd'hui 7,50%. La livre, dynamisée par ce haut loyer de l'argent et devise refuge hors de l'Union monétaire européenne, est surévaluée et pèse sur le secteur ouvert à la concurrence internationale. Tous les jours, les entreprises exportatrices br