Au terme de douze heures de négociations, les barons de la
métallurgie et les syndicats n'avaient toujours pas réussi, hier en début de soirée, à conclure un accord. Vers 21h30, les négociations ont repris, le patronat ayant, pendant la pause, préparé une nouvelle version du projet d'accord. Pendant que le vice-président de l'Union métallurgique et minière (UIMM), Denis Gautier-Sauvagnac, et son secrétaire général-adjoint, Dominique de Calan, tenaient conciliabule au 3e étage du siège de l'organisation patronale, les syndicats remâchaient leur rancoeur pour les uns, ou se félicitaient de leur victoire présumée pour les autres. Il est vrai que les sujets à traiter étaient importants: contingent maximum d'heures supplémentaires (l'UIMM demandait 250 par an), «travail au forfait», durée maximale du travail par semaine ou par jour, annualisation du temps de travail et décompte des jours fériés.
Michel Huc, responsable FO de la métallurgie, croyait tenir le bon bout car il était quasi sûr de décrocher une diminution du quota d'heures supplémentaires et une extension du système de pré-retraite contre embauche. A une table d'écart, regroupés sous le portrait des principaux dirigeant de l'UIMM, les dirigeants de la CFDT n'étaient pas de la même humeur. Pour Robert Bonnand, secrétaire général de la Fédération CFDT de la Métallurgie, l'UIMM ne cherche «qu'à torpiller les 35 heures. Je suis certain que nous n'obtiendrons aucune amélioration à nos revendications». La CFE-CGC, elle avait