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Libération

La fusion Matra-Aérospatiale fait grincer des dents. British Aerospace et l'allemand Dasa pourraient, dans la foulée, se rapprocher.

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publié le 24 juillet 1998 à 6h33

Le projet de fusion d'Aérospatiale et de Matra ­ par le biais d'une

privatisation de la première ­ a été fraîchement accueilli hier par les partenaires et néanmoins concurrents des deux groupes. Informés de l'opération au même moment que la presse (mercredi soir), ceux-ci ont exprimé tout le long de la journée d'hier au mieux une satisfaction mesurée, au pire des menaces sérieuses. Il n'y a là, a priori, pas de quoi mettre en danger ce rapprochement d'ampleur salué par les ministres de la Défense et de l'Economie, Alain Richard et Dominique Strauss-Kahn. Mais ces clignotants rou- ges donnent une idée de l'ampleur du travail qu'il reste à accomplir pour éclaircir certains aspects d'un dossier dans lequel s'entremêlent des intérêts souvent différents.

Satisfaction mesurée. Partenaire d'Aérospatiale dans l'aéronautique et de Matra dans les missiles, le britannique British Aerospace (BAe) a jugé «encourageante» la fusion des deux groupes français: «Nous saluons la poursuite des évolutions en France et attendons de plus amples informations», a déclaré un porte-parole. Echaudé par les deux ans de hauts et de bas dans la privatisation de Thomson-CSF, le britannique attend manifestement de savoir si ce projet-là a des chances de passer l'été. De son côté, l'allemand Dasa, lui aussi partenaire des deux groupes, a estimé que la privatisation d'Aérospatiale est une étape essentielle mais encore insuffisante. «Nous nous réjouissons beaucoup, car c'est une étape essentielle vers la créati