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Libération

La réforme fiscale, c'est combien d'emplois? Beaucoup sont sceptiques devant l'optimisme de Bercy.

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publié le 24 juillet 1998 à 6h32

DSK concurrence Martine Aubry, côté créations d'emploi. La réforme

de la taxe professionnelle (TP), mesure phare du paquet fiscal présenté mercredi par le ministre des Finances, permettrait de créer 100 000 emplois, sur cinq ans. Un pronostic aussitôt assorti d'un commentaire prudent: «Il faut prendre ce chiffre avec précaution.» Suffisant pour que certains suspectent l'effet de manche et s'interrogent sur l'impact réel de la mesure. «C'est une gestion électorale de la fiscalité qui sera sans effet sur l'emploi», a dénoncé hier Patrick Devedjian (RPR, Hauts-de-Seine). La suppression de la TP sur les salaires va pourtant bien alléger l'imposition des entreprises de 27 milliards (8,4 milliards dès 1999). A priori, cela favorise d'abord les PME à forte main-d'oeuvre ­ notamment les sociétés de services ­ plutôt que les gros industriels. «Ça donne du mou. En tout cas, c'est plus positif que les aides et l'assistance», confirme Paul Dubrule, coprésident du conseil de surveillance du groupe Accor et dirigeant de l'organisation patronale Entreprise et Progrès. Mais, au-delà de l'annonce, les entreprises se rendront-elles compte de la baisse? Peu probable. La disparité des taux de TP imposés par les communes d'implantation, les multiples abattements et plafonnements pratiqués font que la plupart des chefs d'entreprise sont bien incapables d'apprécier la facture. André Santini a tenté l'expérience. Facétieux, le député-maire (UDF) d'Issy-les-Moulineaux convia un jour à sa table une