Et les entreprises dans tout ça? Alors que les négociations de
branche sur les 35 heures entre organisations patronales et syndicales sont l'occasion d'affrontements dans la métallurgie, mais aussi dans le sucre ou les banques, une autre bataille se déroule sur le terrain. Depuis l'adoption de la loi du 13 juin, de nombreuses négociations ont été engagées au niveau des entreprises. Leur issue sera décisive. Ernest-Antoine Seillière le sait. Le patron du CNPF, qui s'oppose à Martine Aubry, n'a cessé de le répéter: «Le terrain nous départagera.» Pour l'heure, une cinquantaine d'entreprises ont déjà signé des accords dans des domaines aussi variés que la lunetterie, le textile, les laboratoires, les assurances ou même la métallurgie. Comment ces pionniers vivent-ils les négociations de branche?
Vues des Deux-Sèvres, elles paraissent bien loin. «Pas envie de m'étendre là-dessus. Je m'en fous», lâche Michel Simon, qui, avec ses deux frères, dirige l'entreprise SMM, spécialisée dans la fabrication du matériel scolaire. «On perd toujours du temps à discuter. Une entreprise qui anticipe, c'est mieux qu'une entreprise qui subit. Mais apparemment, au niveau des branches, ça les amuse de discuter», bougonne-t-il. A la SMM les choses n'ont pas traîné. Très vite, les membres du CE se sont portés volontaires pour endosser le rôle du mandaté de la CFDT l'entreprise étant dépourvue jusqu'ici de représentants syndicaux. L'accord a été rédigé en une demi-journée et la convention signée le