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Libération

Jet Services: coups de poings pour les 35 heures. Affrontements entre la direction et les grévistes de la CFDT.

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par Nordine AIT LARBI
publié le 28 juillet 1998 à 5h55

La trentaine, les cheveux coupés ras, Patrice a un physique de

videur et une tête de gros nounours. Les traits tirés par la fatigue, lui et une vingtaine de ses «camarades» se relaient sur le piquet de grève depuis trois semaines, dans la cour du dépôt de Jet Services, à Créteil. Une cour très calme que les clients semblent avoir désertée. Agent de tri à Gonesse et délégué du personnel CFDT, Patrice a été mis à pied par la direction, comme une trentaine de ses collègues. Il montre la convocation qu'il a reçue le matin de la direction des ressources humaines. Il risque le licenciement «pour faute grave». «La direction a inventé de toutes pièces des actes de dégradation du matériel pour pouvoir se débarrasser des meneurs de la grève», s'emporte-t-il. Depuis le 1er juillet, les trois centres franciliens (Clamart, Les Clayes, Créteil) du transporteur de colis urgents («messagerie», dans le langage des pros) sont touchés par la grève: 150 grévistes pour la CFDT, initiatrice du mouvement, 40 seulement pour la direction d'une entreprise qui compte 559 salariés dans la région parisienne et 2 500 en France. Patrice ajoute: «Il paraît qu'on a coupé des câbles de frein des camions au cutter. Des câbles gainés d'acier" Et c'est pas tout. Ils m'ont menacé de mort. J'ai pas peur de le dire: "Toi, on va venir chez toi et on va te faire la peau.» Patrice exhibe la «main courante» (récépissé) qui lui a été délivrée au commissariat où il a porté plainte. Il poursuit: «Ils ont recruté une nouv