Enfin, elle roule. Neuf ans qu'on l'attendait et quatre ans qu'on
l'apercevait, plus ou moins achevée, au détour d'un Salon de l'auto, accompagnée de son slogan «Reduce to the max» (réduire au maximum). La plus longue gestation de l'histoire de l'automobile s'achève enfin. Avec sa naissance, la Smart clôt également la litanie des rumeurs qui a accompagné son élaboration, du projet Swatchmobile refusé par Volkswagen en 1989, à sa tenue de route défaillante (lire ci-dessous), en passant par sa forme de commercialisation révolutionnaire. Que reste-t-il aujourd'hui du prix de vente canon, de la voiture démocratique vendue ou louée en supermarché? Une voiture puzzle, où chaque élément se paie au prix fort. Le modèle Smart & Pure (le moins cher) s'affiche à 57 400 F (1). Pas de quoi rougir, puisque c'est 2 000 F de moins qu'une Twingo. Sauf qu'à ce tarif, la belle est un peu incomplète. Il en coûtera 180 F de plus pour un cendrier. Une simple montre? C'est un peu plus cher: 545 F. Un comble pour une auto dont la première esquisse a été conçue par Swatch, même si l'horloger suisse ne possède plus que 19% des parts de MCC, la société qui fabrique l'engin. Le reste est aux mains de Mercedes. Enjoliveurs, plage arrière ou miroir de courtoisie, tout l'équipement basique est ainsi développé au catalogue des accessoires du dépliant Smart. Une avarice qui pousse le constructeur à répertorier le moteur et les roues dans la partie «équipements de série» de son document, histoire de le garn