Rio, correspondance.
L'opérateur national de télécommunications brésilien Telebras sera mis en vente aujourd'hui à Rio. Le prix plancher a été établi à 13,47 milliards de réaux (plus de 67 milliards de francs): une opération présentée au Brésil comme «la plus grande privatisation du monde» en 1998. L'événement aura lieu à la nouvelle Bourse de la ville, et l'affiche tient en haleine la presse, le gouvernement, les milieux d'affaires et une bonne partie de l'opinion. Pour éviter des troubles lors de la manifestation préparée par l'opposition, des barricades ont été dressées sur un périmètre de 3 kilomètres: les adversaires de la vente n'assisteront donc pas à l'arrivée des investisseurs et n'auront pas le loisir de leur botter les fesses, comme cela avait été littéralement le cas en 1990 lors de la vente d'Usiminas, la première entreprise publique privatisée.
Lula, le candidat de la gauche à présidentielle d'octobre prochain, a exigé le report de cette vente. Selon lui, elle ne doit pas avoir lieu «pour une raison éthique», compte tenu de l'enjeu, alors que la campagne électorale vient officiellement de s'ouvrir: le futur chef de l'Etat ne doit pas être mis devant le fait accompli. L'ancien ouvrier métallurgique, qui accuse le président Cardoso de brader à vil prix les «bijoux» de l'économie nationale pour financer sa propagande électorale, lui a même suggéré de s'inspirer de" Jacques Chirac, qui avait suspendu les privatisations pendant la campagne des législatives de 1997. Le