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Libération

General Motors: ni vainqueur, ni vaincu. Le travail reprend, sans grandes concessions patronales.

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publié le 30 juillet 1998 à 6h49

New York, de notre correspondant.

Après un mois et demi de conflit, et quatre jours de négociations marathon, les négociateurs du syndicat de l'automobile UAW et de General Motors sont parvenus à un accord qui met un terme à un conflit dans deux usines de pièces détachées de Flint (Michigan). Les ouvriers ont voté hier en faveur de cet accord à une large majorité. Ces deux usines n'emploient que 9 200 personnes mais la grève avait bloqué la production de l'ensemble du groupe et mis au chômage technique environ 200 000 ouvriers aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. Le PIB des Etats-Unis en a même légèrement fléchi au mois de juin.

Victoire? Tous les détails de l'accord n'étaient pas encore connus hier et il était donc trop tôt pour décider qui de General Motors et de l'UAW sortira gagnant de ce conflit. «Au vu des milliards perdus en salaires et en profits, parler de victoire pour l'entreprise ou le syndicat serait opérer une tragique déformation de la relation cauchemardesque entre le premier constructeur automobile du monde et ses salariés», estime le Detroit Free Press. A première vue, à l'exception d'une promesse d'amélioration du dialogue social, la conclusion semble essentiellement un maintien du statu quo ante. General Motors, qui réclamait devant les tribunaux 2,2 milliards de dollars au syndicat, accusé d'avoir déclenché une grève interdite par la convention collective, retire sa plainte. Mais son engagement de non-fermeture des usines concernées ne vaut que jusqu'