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Metallurgie: l'accord attendra l'an 2000. La ministre du Travail ajourne son agrément.

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publié le 30 juillet 1998 à 6h47

«Un accord virtuel.» Pour Martine Aubry, ministre de l'Emploi, le

texte sur la réduction du temps de travail dans la métallurgie, paraphé par le patronat et trois organisations syndicales (FO, CFTC et CGC), n'est qu'une péripétie: «Ce n'est pas un accord sur les 35 heures et il n'est pas applicable aujourd'hui. En quoi mettrait-il en péril une loi qui, elle, est applicable?» «Cet accord décline plutôt des opinions que des faits», a-t-elle poursuivi. Mais les syndicats signataires attendent que le gouvernement prenne un arrêté d'extension. Une procédure nécessaire pour que cet accord s'applique aux entreprises du secteur. La CFDT s'y oppose. L'Union des industries métallurgiques et minières (UIMM) en fait un test pour juger de la volonté du gouvernement de laisser vraiment la négociation s'exercer. Aussi Martine Aubry a-t-elle décidé de botter en touche. «J'ai jusqu'au 1er janvier 2000 pour donner une réponse. J'attendrai très certainement d'avoir la deuxième loi», prévue au cours du second semestre 1999, a-t-elle ajouté. Cet ajournement fragilise la position de l'ensemble des organisations syndicales. La CFDT espérait un geste fort du gouvernement, histoire de couper court aux tentations patronales de s'engouffrer dans cette voie. Les trois signataires attendaient la bénédiction des pouvoirs publics pour défendre un texte déjà contesté. «L'accord va peser un bon bout de temps sur les relations intersyndicales», analysait hier la fédération CFDT de la métallurgie. Pour la pre