Robert Bonnand est secrétaire général des métallos CFDT. Il réagit à
l'accord signé hier par FO, la CGC et la CFTC.
Avez-vous le sentiment d'avoir été piégé dans cette négociation?
Non. Nous savions depuis le départ que l'UIMM était hostile à la réduction du temps de travail. Seulement, comme la loi s'impose, le patronat a décidé de changer de stratégie de contourner ce texte. Nous étions avertis que l'UIMM était dans cet état d'esprit, mais il n'était pas question pour nous d'abandonner le terrain. Il y avait matière à une vraie négociation de branche afin, notamment, de faire bénéficier les entreprises de moins de 50 salariés d'une réduction massive du temps de travail avant l'an 2000. Nous avons essayé de nous appuyer sur le rapport de forces dans les entreprises en déclenchant différentes formes d'actions. Celles-ci ont été bien réelles mais certainement insuffisantes.
L'UIMM a donc fait un coup politique?
Depuis le départ, c'est un simulacre de négociation. Quand on commence par porter le contingent d'heures supplémentaires de 94 à 318, on ne s'engage pas vraiment dans une discussion. Avec de tels points de départ, l'UIMM était de toute façon certaine d'arriver à ses fins, c'est-à-dire de ne surtout rien changer. Elle y est parvenue. Elle a trouvé en face du répondant pour mettre en place sa logique, avec l'objectif de peser sur la deuxième loi. Comment expliquez-vous l'attitude des trois syndicats signataires?
Je constate tout d'abord qu'ils n'ont pas beaucoup d'arguments p