Chacun arrivera avec ses bouteilles et ses pots au mariage. Le
français Danone et l'allemand Gerresheimer ont annoncé hier leur intention d'unir leurs activités emballage au sein d'une même société.
Danone sera l'actionnaire majoritaire. Mais cela n'est pas fait pour durer. L'idée est d'introduire la filiale commune en Bourse, d'ouvrir progressivement son capital à des partenaires financiers et, à terme, de la vendre. Ce mariage pourrait donc n'être, pour Danone, que le prélude à l'émancipation définitive de son emballage. Le groupe français n'a jamais fait mystère de son intention de se désengager d'un secteur qui le distrait de ses activités agroalimentaires. L'emballage, c'est l'origine du groupe. Une activité qui lui a longtemps fait porter le nom de BSN (Boussois-Souchon-Neuvesel). Quand, en 1966, Antoine Riboud en prend la direction, c'est un groupe verrier qu'il dirige. Il ne décidera d'en faire un groupe alimentaire qu'après s'être cassé les dents sur Saint-Gobain. Faute de pouvoir compter parmi les grands du contenant, il investit sur le contenu: l'eau d'Evian, les bières Kronenbourg, les petits pots Blédina" Il fusionne avec Gervais-Danone et devient le n° 1 français de l'agroalimentaire. Il l'est toujours et entend bien s'internationaliser encore en se recentrant sur les produits les plus «mondialisables» de son portefeuille. L'an dernier, le groupe a vendu son épicerie. Aujourd'hui il n'a plus que trois objectifs en tête: le biscuit, l'eau et les produits laitiers