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Libération

Chômage: le paradoxe britannique. Malgré les bons chiffres de l'emploi, l'industrie est en crise.

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publié le 13 août 1998 à 9h16

Londres de notre correspondant

Alors que le débat est vif en Grande-Bretagne sur la fin de la croissance, le gouvernement Blair aurait eu mauvaise grâce à ne pas se féliciter des statistiques de l'emploi publiées hier. Le chômage a continué de décroître en juillet, avec 26 000 demandeurs d'emplois de moins. Le taux de chômage officiel atteint 4,7% (au sens du Bureau international du travail, il est de 6,2%).

Malgré ce bon résultat, le climat demeure au pessimisme. L'industrie est entrée en crise et les annonces de suppressions d'emplois s'y multiplient. Ainsi, Grove Worlwide, un fabricant de grues dans le nord-est de l'Angleterre, a annoncé lundi la fermeture de toutes ses usines après un siècle d'activité, blâmant la livre trop forte, la crise asiatique et le ralentissement de l'économie britannique. Le lendemain, pour les mêmes raisons, BOC, producteur de gaz pour l'industrie, annonçait 3 800 licenciements, dont 550 en Angleterre. Quelques jours plus tôt, Siemens et Rover avaient supprimé des centaines d'emplois" Pour le moment, cette crise ne touche que le secteur manufacturier. Les services, qui représentent 75% de l'activité britannique, restent épargnés et la récession ne s'est pas encore étendue à l'ensemble de l'économie.

La Banque d'Angleterre, dans son bulletin trimestriel publié hier, prévoit un «refroidissement de l'économie», expliquant qu'une «hausse du chômage est probablement nécessaire pour contenir les pressions sur les salaires et les prix». Par ailleurs, 97%