Graham Mackenzie, est le patron des patrons de la Fédération des
industries mécaniques, qui regroupe les plus grands groupes industriels du pays ainsi que de nombreuses PME frappées de plein fouet par la crise. La semaine dernière, avec huit de ses collègues, il a écrit au Financial Times pour critiquer la surévaluation de la livre et les taux d'intérêt trop élevés.
Le ministre des Finances, Gordon Brown, a affirmé la semaine dernière qu'une récession ne menaçait pas le Royaume-Uni. Vous le croyez?
Non, je ne suis pas d'accord. Nous sommes partis pour un atterrissage difficile. C'est vrai des industries mécaniques, mais aussi de l'ensemble de l'industrie. Depuis un an, les exportations chutent et, pour la première fois depuis cet été, la demande intérieure diminue fortement et les licenciements se multiplient. Pour les dix-huit prochains mois, nous prévoyons 100 000 suppressions d'emploi dans les industries mécaniques sur un effectif total de 1,8 million. Plus de 5%. Nous nous préparons à une récession sérieuse.
La principale cause de cette récession est-elle la livre forte?
Pour les exportations bien sûr, la cherté de la livre et la rapidité avec laquelle elle a atteint les 3 DM (une hausse de 30% en deux ans, ndlr) a été un handicap majeur. Pendant deux ans, l'industrie a pu maintenir ses parts de marché en diminuant les coûts et ses prix et donc ses profits. Mais, maintenant, les membres de notre fédération disent qu'ils ne peuvent plus aller plus loin, qu'ils perdraient tro