Boeing, le champion mondial de l'aéronautique, continue de tailler
dans ses effectifs et réorganise sa production. La firme de Seattle, qui emploie 238 000 salariés, a confirmé cette semaine qu'elle allait supprimer 20 000 à 28 000 emplois dans l'année à venir, et que d'autres suppressions étaient prévisibles pour l'an 2000. Douze mille de ces suppressions de poste concerneront les départements commerciaux du groupe à Washington, huit mille sont liés à l'arrêt de la production des biréacteurs de McDonnell Douglas, le fabricant d'avions racheté par Boeing en décembre 1996. Par ailleurs, Boeing a également annoncé qu'il ouvrirait une chaîne de production d'appareils 737 de nouvelle génération dans les usines Douglas de Long Beach en Californie, avant la fin de l'année.
«Nous réalignons nos opérations pour répondre aux réalités globales des affaires. Nous réduisons nos coûts», a laconiquement indiqué Phil Condit, le PDG du groupe arrivé à la tête de la société en 1996, dont la démission fait l'objet de rumeurs répétées dans les milieux financiers américains. C'est que le constructeur aéronautique américain digère mal plusieurs opérations présentées en leurs temps comme des succès, telles les rachats des divisions défense et espace de Rockwell, puis de McDonnell Douglas (pour plus de 13 milliards de dollars). Dans le même temps, les promesses d'achat de 737 ont afflué. Mais Boeing rencontre d'énormes difficultés pour respecter ses délais de livraison, et ces commandes, arrachées