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Duo explosif pour le moteur à hydrogène. Shell s'associe à Daimler-Benz pour créer une voiture non polluante.

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publié le 18 août 1998 à 7h55

C'est une simple signature. Mais celle qui a paraphé, hier, le

contrat entre Shell et Daimler-Benz va bien au-delà de leur participation commune dans une nouvelle et minuscule entreprise de recherche et développement. Elle pourrait signer l'arrêt de mort du moteur à explosion et de son centenaire pollueur. Car ce qui se trame dans les bureaux d'études de cette structure, c'est le moteur du troisième millénaire, celui sur lequel tous les constructeurs du monde planchent depuis dix ans: la propulsion à hydrogène. Sa pollution nulle, ses performances et son autonomie égales à un moteur thermique font fantasmer tous les ingénieurs motoristes. Mais pas les pétroliers, qui, jusqu'à cet accord, voyaient d'un très mauvais oeil toute nouvelle technologie permettant de contourner leur fonds de commerce de super ou de gazole.

Premiers pas. De toute façon, les projets initiaux des chercheurs, que ce soit ceux de Chrysler, Ford ou Mercedes, ne tenaient guère la route ­ au sens figuré comme au sens propre. Les premiers prototypes non seulement ne pouvaient accueillir plus de deux personnes, mais étaient dangereux. Le système imaginé, au demeurant fort simple, consistait à mélanger de l'oxygène et de l'hydrogène. L'eau ainsi obtenue se transforme en électricité par une électrolyse et alimente une turbine de la même manière que dans une vulgaire voiture électrique. Seul problème: les énormes bonbonnes d'hydrogène, généralement collées sur le toit ou à l'arrière de ces prototypes, qui n'appré