Strasbourg, de notre correspondante
Il a fallu deux ans. Et il faudra encore deux ans pour que les 6 000 agents de la communauté urbaine de Strasbourg (CUS) passent tous aux 35 heures. C'est dire si l'affaire a été longue et les négociations, délicates. «Elles auraient même pu ne jamais aboutir», note Marie-Hélène Gillig, première adjointe au maire (PS) de la ville. Le conseil de la communauté urbaine a entériné le principe des 35 heures au 31 décembre 2000 pour tous les salariés de la CUS, gardiens de musée et agents administratifs, surveillants de piscine et personnels des toilettes municipales, bibliothécaires et jardiniers, gérants des concessions des cimetières et policiers municipaux: au total 260 professions, réparties dans plus de 300 lieux de travail.
Le PS patron. Les négociations commencent à l'été 1996: «Les 35 heures, le PS en parlait depuis 1982. On voulait qu'il les applique là où il est le patron», note la CFDT. A l'époque, il n'y a pas encore de loi Aubry. Mais il y a Catherine Trautmann aujourd'hui ministre (PS) de la Culture à la présidence de la communauté urbaine. La modernisation du service public est l'un des dossiers chéris des rocardiens. Catherine Trautmann explique donc à l'intersyndicale qu'elle n'a rien contre la «réduction» du temps de travail, pour peu qu'elle soit couplée avec son «aménagement». Cela s'appelle du donnant-donnant: les 35 heures contre l'amélioration du service rendu. Les syndicats tiquent, mais acceptent de partir sans cett