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Libération

Le fondateur d'Ikea revendique son alcoolisme. En 1994, il avait dû révéler son passé de nazi à ses employés.

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publié le 19 août 1998 à 7h58

Stockholm, de notre correspondant

Après Kamprad le nazi, voici Kamprad l'alcoolo. Ingvar Kamprad, fondateur d'Ikea, le géant suédois de l'ameublement, n'est pas à franchement parler un exhibitionniste. Aussi sa «sortie» en début de semaine à Stockholm n'en est que plus spectaculaire. Délectation. A l'occasion de la publication de sa première biographie autorisée, ce Suédois de 72 ans qui vit discrètement en Suisse avait décidé de venir exposer publiquement qu'il était effectivement alcoolique, même s'il considérait tenir son vice «sous contrôle». Trois fois par an, sur le conseil de son médecin, il s'impose une période «blanche» de plusieurs semaines. Il attend la fin de celle-ci ­ le 7 septembre à 19 heures ­ avec impatience, imaginant déjà avec délectation comment il débutera cette soirée. Kamprad alcoolique, l'affaire remonte à une trentaine d'années. Il travaillait alors comme un forcené pour établir Ikea en Pologne, où tout se faisait à grand renfort de vodka. Une compagne de route pour la vie, puisqu'il n'a pas l'intention d'arrêter complètement. Dans ce livre d'entretiens, Ingvar Kamprad revient également longuement sur son passé nazi. «Mon plus grand fiasco. C'est une période de ma vie que je regrette amèrement», avait-il déjà déclaré précédemment. En novembre 1994, Ingvar Kamprad, qui a fondé Ikea en 1943, s'était résigné à écrire une lettre aux 25 000 employés de son groupe alors répartis dans 25 pays. Oui, avouait-il, il avait bien été proche d'une organisation