Martine Aubry n'en démord pas. L'accord sur les 35 heures conclu en
début de semaine dans le secteur du sucre est «un bon accord». «On a des situations très différentes d'une entreprise à l'autre. C'est au niveau de l'entreprise, et évidemment pas au niveau des branches, qu'on peut négocier l'emploi», a répondu hier la ministre à ceux qui reprochent au texte de laisser dans le flou la question des embauches.
La CGT et FO, qui ont refusé de l'approuver, sont tout aussi catégoriques, mais en sens inverse. L'accord «vise à flexibiliser l'emploi des salariés» et «remet gravement en cause certains acquis de la convention collective», estime la fédération CGT de l'agroalimentaire. Daniel Lesage, secrétaire général de la fédération FO de l'agriculture, s'étonne que Martine Aubry «trouve autant de vertus à un accord qui ne crée aucun emploi». Même la fédération CFDT, qui a pourtant décidé de signer, non sans réticence, regrette que le patronat n'ait «pas pris d'engagement sur l'emploi» et explique qu'elle «aurait souhaité au moins un moratoire» sur les suppressions de postes dans une branche où les effectifs ont été divisés par deux en quelques années, pour ne plus compter que 8 000 salariés aujourd'hui.
Les adversaires du texte ont beau jeu de rappeler que Martine Aubry avait critiqué l'accord sur les 35 heures signé fin juillet dans la métallurgie par FO, la CFTC et la CGC. Ce document, qu'elle avait qualifié d'«accord virtuel», n'évoquait pas davantage la question de l'emploi. Le s