C'est aujourd'hui que la Douma, la Chambre basse du Parlement russe,
se réunit en séance extraordinaire pour débattre de la situation du pays après la dévaluation de lundi. Les parlementaires, dominés par le groupe communiste, devraient réclamer la démission du gouvernement de Sergueï Kirienko. Même le groupe Notre Maison la Russie, le parti de l'ancien Premier ministre Viktor Tchernomyrdine, jusque-là proche du pouvoir, a décerné un zéro pointé à l'équipe en place. Le taux de change du rouble s'est stabilisé hier à 7 roubles pour 1 dollar, ce qui rassure la communauté financière internationale, qui pense possible d'empêcher la contagion de la crise. Ce n'est pas l'avis de Lutz Hoffmann, président de l'Institut allemand pour la recherche économique (DIW), à Berlin, qui évoque une crise du système monétaire international.
La plupart des économistes ont minimisé les conséquences de la dévaluation du rouble sur l'économie mondiale, car la Russie pèse peu dans le commerce international. Vous ne partagez pas cette analyse et vous êtes beaucoup plus alarmiste, pourquoi?
Il ne faut pas se borner à étudier l'impact de la dévaluation en Russie sur ses seules exportations. Il est vrai qu'elle exporte essentiellement du gaz et du pétrole et peu de produits manufacturés. Mais la dévaluation du rouble va rendre moins compétitifs les produits étrangers vendus sur le territoire russe et elle va créer un choc pour les autres pays de l'ancienne Union soviétique. Si le rouble tombe au nouveau c