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Libération

L'Etat, déblayeur zélé pour Toyota. Il fait cesser des fouilles archéologiques sur le site de la future usine de Valenciennes.

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publié le 22 août 1998 à 7h48

Lille, correspondance.

Le site choisi pour l'implantation de la future usine Toyota à Onnaing, près de Valenciennes, ne porte décidément pas chance au constructeur automobile japonais. Ce fut tout d'abord en début d'année la protestation de quelques agriculteurs, expropriés sans grand ménagement de leurs terres contre une indemnité jugée bien faible, eu égard à la fertilité et la localisation de leurs terres. C'est maintenant aux archéologues du Nord de protester contre le comportement ­ expéditif ­ de l'Etat, accusé de violer la législation sur les fouilles archéologiques. Aucune restriction. La polémique est née au début de l'été, quand la direction régionale des affaires culturelles a autorisé sans la moindre restriction le début des travaux de construction de l'usine Toyota, fixant la fin des recherches archéologiques pour le 15 août. Lesquelles recherches n'ont commencé que début juin, «un délai ridiculement bas», estiment les soixante-dix archéologues qui oeuvrent sur place. Conformément à la loi qui prévoit des recherches préventives sur tout site constructible, un diagnostic archéologique a été réalisé sur la zone industrielle d'Onnaing en février et mars. Et c'est ainsi que les sondages effectués par l'Association pour les fouilles archéologiques nationales (Afan) ­ organisme officiel créé par le ministère de la Culture au début des années 70 ­ révèlent l'existence de 22 sites archéologiques couvrant la période de l'âge du bronze au haut Moyen Age et incluant plusi