Après le chassé-croisé ubuesque de Moscou (au poste de Premier
ministre, Viktor Tchernomyrdine chasse Sergueï Ki-rienko qui lui-même chassait Viktor Tchernomyrdine, lire en page 2), les Bourses du monde entier s'attendent à une semaine agitée. Déjà, vendredi, les places européennes ont connu l'une des pires journées de la décennie (1), Wall Street a frôlé le mouvement de panique, chutant de plus de 3% en quelques minutes, avant de se ressaisir par la suite, et la Bourse de Sao Paulo, au Brésil, a dû en séance suspendre une demi-heure ses transactions, son indice ayant chuté de 10%" Matinée tendue. Les opérateurs devraient donc être ce matin légèrement nerveux. Dans leur ligne de mire se trouve d'abord l'ensemble des Bourses des «pays émergents», terme consacré pour désigner les pays d'Asie, d'Amérique latine et de l'ancien bloc communiste. Leur raisonnement est simple: si les autorités internationales (FMI, G7"), qui n'ont guère brillé en Asie, sont incapables de calmer le bazar politico-financier russe, il n'y a guère de raisons pour qu'ils fassent mieux ailleurs; autant acheter des obligations américaines ou européennes, peu rémunérées mais tellement plus sûres.
L'autre facteur d'incertitude, qui semble obséder particulièrement les gestionnaires des fonds de pension américains, porte sur le «leadership américain». Le thème revient sans cesse lors des interviews réalisées par la chaîne de télévision CNNfn, spécialisée dans la finance. Un invité, Richard Medley, patron de «Med