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Libération

L'immobilier s'est effondré à Hong-kong et à Shanghai. Paralysie sur les chantiers chinois.

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publié le 25 août 1998 à 8h16

Hong-kong, Shanghai. envoyée spéciale.

L'immobilier est le talon d'Achille du monde chinois. Au cours des années 90, la construction est devenue le secteur de prédilection des investisseurs asiatiques. Au point de créer de véritables «bulles immobilières», l'offre excédant largement la demande. Ce déséquilibre est resté masqué tant que les jeux de spéculation permettaient une rotation du marché. Mais l'arrivée de la crise asiatique et le ralentissement de l'activité mettent à jour ces coquilles vides qui pèsent sur le tissu économique, immobilisant des milliards de capital. A Hong-kong, des étages entiers se sont vidés au cours des derniers mois sur le front de mer aux loyers astronomiques. La plupart des bureaux de représentation se sont déplacés vers des quartiers moins chers. Les prix de l'immobilier ont chuté de plus de 40%, alors que la récession a atteint en avril-mai l'ancienne colonie britannique, rétrocédée voilà un an à la Chine. Mais nombre de boutiques commerciales, d'agences touristiques, de sociétés de gestion de fonds ont tout simplement mis la clé sous la porte, étranglées par le prix des loyers que les propriétaires ont refusé de revoir à la baisse. «Il me faut absolument vendre ce stock avant la fin du mois», explique, gorge nouée, cette marchande de chaussures de la galerie du Régent, «sans quoi je ne parviendrai pas à payer mon propriétaire». Mais les pas résonnent dans les couloirs de cette galerie marchande jadis envahie de touristes japonais et sud-coré