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Libération

Des Airbus discount pour British airways. Le britannique s'est aussi porté acquéreur de seize Boeing.

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publié le 26 août 1998 à 8h19

Toulouse, envoyée spéciale.

C'était la fête hier à Toulouse. La compagnie British Airways, qui commandait des avions Airbus pour la première fois de son histoire (Libération d'hier), n'en revenait toujours pas de se découvrir une telle fibre européenne. Le Premier ministre britannique, Tony Blair, ne tarissait pas d'éloges sur cette success story qu'est Airbus, future grande société aéronautique mondiale. Le patron de l'avionneur, Noël Forgeard, rayonnait plus encore que d'habitude, impressionné lui-même d'avoir damé le pion au grand méchant Boeing" Tout baignait donc, sur cette tribune décorée aux couleurs des quatre membres du consortium européen, dans une sorte d'autosatisfaction estivale, quand le ministre français des Transports a jugé qu'il était temps de tempérer ces grandes envolées libérales et de mettre les points sur les i.

Grâce à la France. «Si l'Europe peut être fière aujourd'hui d'avoir une société comme Airbus, c'est parce que la France a soutenu des entreprises publiques qui ont fait la Caravelle et le Concorde. ["] L'Europe n'avancera qu'en prenant en compte l'histoire de chacun des pays qui la composent. Nul ne pourra imposer aux autres de modèles préétablis», a assené avec un sourire radieux le communiste Jean-Claude Gayssot, que Lionel Jospin avait dépêché à Toulouse pour représenter le gouvernement français en une si grande occasion. Réagissant aux propos dithyrambiques de Tony Blair sur l'importance d'une coopération européenne dans l'aéronautique civile