«Stupides!» C'est ainsi que le Kremlin a cru bon de qualifier hier
les rumeurs sur une démission éventuelle de Boris Eltsine. Indéniablement pourtant, les hallalis contre le président russe se multiplient. Eltsine, qui scrutait hier la débâcle des marchés depuis sa datcha des environs de Moscou, a été la cible d'un véritable tir de barrage de la classe politique, qui lui reproche ses «absences», dans tous les sens du terme. Le chef du Parti communiste, Guennadi Ziouganov, a estimé que Boris Eltsine n'est «plus en phase depuis longtemps avec la vie du pays et ne s'occupe plus que d'assurer sa propre survie et celle de son clan». Le chef des communistes, première force à la Douma (Chambre basse du Parlement), a accusé le Président et son Premier ministre d'être les «principaux coupables de la crise». Avec des accents appuyés, il a de nouveau réclamé avec ses alliés de gauche un départ du président fatigué. Une résolution demandant la démission de Boris Eltsine a déjà été votée vendredi par la Douma. Le président de cette Chambre basse du Parlement, Guennadi Seleznev, un communiste modéré qui a toujours entretenu de bonnes relations avec le Kremlin, a demandé au président russe de quitter le pouvoir «volontairement». Une demande d'apparence polie, mais en réalité tout ce qu'il y a de plus ferme: la Constitution, très favorable à l'exécutif, rend en effet la destitution du chef de l'Etat quasiment impossible. «L'idée d'un départ d'Eltsine est de plus en plus répandue dans la cl