La crise asiatique commence à peser sur l'économie française. Ce
n'est certes pas une surprise. Les échanges de l'Hexagone avec cette région du monde ont beau être relativement limités, la récession qui touche le Japon et les pays du Sud-Est asiatique ne pouvait pas rester sans effet sur la croissance en Europe. Mais, tout de même, le recul de la production en juin (- 0,4%, hors énergie et industries agroalimentaires) est «un peu plus fort que ce qu'on attendait», note Michel Devilliers, chef du département de la conjoncture à l'Insee. En rythme annuel, la production progresse de 6,1%, après avoir dépassé les 8% dans la période précédente.
Décevant. Le chiffre est tombé hier matin en même temps que celui du chômage, lui aussi décevant, bien que difficilement interprétable en raison de pépins informatiques (lire ci-dessus). Tous deux confirment cependant que la croissance française est moins forte qu'à la fin de l'année 1997. Ce ralentissement avait d'ailleurs été annoncé par l'Insee dans ses dernières prévisions (Libération du 3 juillet). Toute la question est maintenant de savoir s'il s'agit simplement d'une baisse de régime avant une stabilisation ou d'un décrochage plus embêtant.
Pour l'instant, les économistes restent relativement optimistes. Plusieurs arguments laissent penser que l'indice publié hier n'est pas le signe annonciateur d'une catastrophe. D'abord, la baisse de la production industrielle sur un seul mois n'est pas très significative: cet indice est coutumier d