«Le poulet demeure la viande, et même la protéine, la moins chère.
Il va bien falloir que les Russes mangent quelque chose», se rassure-t-on à la direction de Doux, le leader européen de la volaille. A Châteaulin, les commandes n'arrivent plus de Moscou. «Les importateurs ne peuvent plus se procurer de dollars et il ne sauraient même plus à quel prix vendre la marchandise», explique le volailler breton. Or, les pays de l'est de l'Europe sont la deuxième zone d'exportation du groupe Doux, après le Moyen-Orient; la Russie reçoit 35 000 tonnes de ses volailles par an (5% de ses exportations).
Michel Jestin, un négociant en viande qui fait 55% de son chiffre d'affaires avec la Russie, constate le même phénomène. En tournée à Moscou chez ses clients, il espère encore que l'arrêt des commandes ne durera pas plus de dix jours. «Les Russes importent 70% de la viande qu'ils consomment», rappelle-t-il. Certes, le Russe qui voit s'envoler ses maigres économies risque de réduire son budget viande. Mais l'exemple de l'Asie le rassérène: le volume de ses ventes dans cette zone très secouée a quadruplé cette année, affirme-t-il.
Le petit électroménager de SEB et Moulinex s'exporte désormais difficilement vers ces territoires qui apparaissaient pourtant, ces dernières années, comme des marchés très prometteurs, susceptibles de prendre le relais des pays mûrs de l'Europe de l'Ouest. Ces deux groupes réalisent environ 10% de leurs ventes en Russie. Etant cotés en Bourse, ils n'ont pas tardé à fa