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Libération

Mais qui veut faire payer les chèques? Les banques attendent la négociation de l'automne.

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publié le 31 août 1998 à 8h35

Motus et tabou. En France, les chèques sont gratuits et les dépôts

ne sont pas rémunérés.Mais plus pour très longtemps. Les jours de cette exception française sont comptés. Avec l'avènement de l'euro en janvier 1999 et la tenue de comptes courants dans cette devise, les pratiques bancaires en Europe vont immanquablement se rapprocher. Comment, en France, les banques vont-elles négocier ce délicat virage? Réponse à l'automne lorsque Bercy va engager la consultation.

Pour lancer la discussion, rien de mieux qu'un petit rapport. Il existe. Il a été rendu à Dominique Strauss-Kahn, le ministre de l'Economie, à Noël 1997. Depuis, c'est le black-out. Son auteur, Yves Ullmo, ex-secrétaire du Conseil national du crédit et du titre (CNCT), connaît parfaitement les enjeux et les acteurs du dossier. Il occupait ce poste stratégique en 1986, quand les banques avaient magistralement loupé le lancement du chèque payant. Objet du rapport: comment «concilier l'amélioration de la compétitivité avec la prise en compte des besoins des plus modestes». Autrement dit: comment facturer le chèque sans plomber les petits comptes. Mais aussi, comment lever l'interdiction en France de rémunérer les comptes courants sans plomber les banques. Qui décide? Il faut aussi un lieu. Le Comité consultatif des usagers tient la corde. Cette instance de concertation, créée en 1984 et moribonde l'an dernier, a été réactivée. Son président et ses membres ­ moitié banquiers, moitié représentants des usagers ­ ont été