Comment éviter les bourdes sur un sujet aussi sensible que celui des
chèques payants? Les banques ont trouvé. L'Afecei (Association française des établissements de crédit et entreprises d'investissement) a édité un petit guide confidentiel, adressé à toutes les banques sauf à la Poste, pour répondre aux questions gênantes des journalistes.
Le «référentiel de communication» mis au point par le groupe plénier «rémunération-facturation», au sein de l'Afecei, fait quinze pages et c'est un bel exercice de tourne-en-rond, ou de botte-en-touche, c'est selon. Exemple: «Allez-vous tarifer les chèques?» Réponse: «Aujourd'hui, la profession examine ce qui se fait chez nos voisins"» «Quel sera le montant de la facturation?» «La réponse ["] est prématurée ["].» «Allez-vous proposer des packages?» «Nous n'en sommes pas là ["].» Les réponses sont souvent dilatoires, mais le canevas est soigneusement déroulé. 1) C'est la faute à la monnaie unique. 2) L'euro va attiser la concurrence 3) La France ne pourra plus rester le seul pays qui ne facture pas ses chèques et qui ne rémunère pas ses comptes. Ensuite, cela devient plus flou: «Le sujet est vaste et complexe à appréhender». La profession «poursuit ses analyses»" «L'enjeu est trop important pour envisager des décisions hâtives.» Mais, que tout le monde se rassure, «il y aura une large concertation». Bercy et la Poste ne sont pas davantage oubliés. «Que pense Bercy de vos réflexions?» Réponse suggérée: «Nos réflexions sont loin d'être abouti