«Nous sommes soulagés, soupire le président du conseil régional,
Alain Le Vern. Le chantier peut être sauvé.» Hier soir, une délégation d'élus de Haute-Normandie était reçue par le ministre de l'Economie et des Finances, Dominique Strauss-Kahn, et le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christian Pierret. A l'ordre du jour, l'avenir du chantier de construction navale les Ateliers et Chantiers du Havre (ACH), menacé d'un dépôt de bilan depuis plusieurs mois. Après l'étude d'une expertise demandée par Bercy, le gouvernement s'est engagé hier à soutenir les ACH jusqu'à la livraison de leur dernière commande. Pour les élus qui craignaient que le couperet ne tombe, l'espoir existe donc encore. Pour peu de temps: le sursis accordé par l'Etat aux actionnaires pour trouver un repreneur est très court. Faute de solution crédible dans un mois, la ville devra se préparer à une douloureuse reconversion.
Alors qu'ils doivent livrer trois gros navires de transports chimiques, commandés en 1995 par l'armateur norvégien Stolt Nielsen, les ACH (près de 800 salariés et 2 500 emplois indirects) jouent en effet de malchance. «Les exigences de qualité de fabrication se sont révélées être au-delà des normes pratiquées par les meilleurs constructeurs européens», commente un ingénieur du chantier. S'y sont ajoutés de gros investissements à hauteur de 80 millions de francs, qui ont modifié les processus industriels. Enfin, le déclic de la crise a été le retard de livraison des tôles en inox par un fourni