Nantes, correspondance.
D'ordinaire, les élus locaux ne sont guère du genre à prendre à partie les patrons implantés dans leurs fiefs et qu'ils ont aidé à prospérer. Ils sont malgré tout de plus en plus nombreux à exiger, au moins en parole, des comptes lorsque telle ou telle entreprise ne respecte pas ses engagements. C'est dans ce contexte qu'à Nantes les présidents du conseil général et du conseil régional, Luc Dejoie et François Fillon, tous deux RPR, s'insurgent contre les effets de la déconfiture de la société anonyme MHS, spécialisée dans les semi-conducteurs pour l'industrie militaire et spatiale, les transports et les télécoms: 149 suppressions d'emploi, sur un effectif actuel de 820 salariés. Pour aider Matra MHS, alors filiale de Matra Hachette et de Daimler Benz, dans ses projets de recherche-développement, les collectivités locales (région, département, ville) avaient, en 1994, apporté une contribution significative: 15 millions de francs cumulés. Une collaboration scientifique poussée avec trois labos nantais était annoncée, parallèlement à la création de plus de 200 emplois, avec garantie de maintien du site nantais. Aujourd'hui, les deux élus sont obligés de constater que ces aides sont loin d'avoir porté leurs fruits. La société n'a effectué que les deux tiers des investissements et n'a embauché que cent personnes, jusqu'au revirement de la conjoncture mondiale sur les semi-conducteurs, fin 1996. Entre 1994 et aujourd'hui, Matra MHS a été racheté par l'am