Le CNPF n'en est pas encore à jubiler. Mais presque un an après le
coup de gourdin assené lors de la conférence sur l'emploi par l'annonce de la loi sur les 35 heures, l'organisation patronale aborde la rentrée avec la satisfaction de se dire que tout n'est pas perdu. Mieux, le «parti des entrepreneurs», selon l'expression fétiche d'Ernest-Antoine Seillière, président du patronat français, reprend du poil de la bête. Il s'apprête d'ailleurs à changer de nom.
S'il marque des points, ce n'est pas tant grâce à sa puissance qu'à la faiblesse et aux divisions des syndicats de salariés. Non seulement les confédérations ne partagent pas les mêmes options sur la réduction du temps de travail ou la Sécurité sociale, mais en plus, elles entrent toutes, pour des raisons internes, dans des zones de turbulences. En décembre, la CFDT tiendra son 44e congrès à Lille. Nicole Notat, candidate à sa propre succession, devra faire face aux critiques de ses opposants qui concentreront leur tir sur le soutien apporté par la secrétaire générale au plan Juppé de réforme de la Sécurité sociale. Cependant, les contestataires, un temps portés par le mouvement social de novembre-décembre 1995, n'ont plus aujourd'hui le vent en poupe.
La CGT, elle, prépare la succession de Louis Viannet. Aucune surprise n'est à attendre du 46e congrès qui se tiendra à Strasbourg en février, puisque Bernard Thibault a déjà été désigné pour occuper le fauteuil de secrétaire général. Membre du comité national du PCF, apparat