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Libération

Les salariés des Mutuelles du Mans dénoncent la «trahison» du patron. Ils lui reprochent d'avoir dénigré la société dans un entretien à la presse.

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publié le 3 septembre 1998 à 11h05

Le patron des Mutuelles du Mans nuit-il à l'image de son entreprise?

Ses salariés, du haut en bas de la hiérarchie, en sont convaincus. Hier en fin de matinée, plus de la moitié des 3 000 employés manceaux du dixième groupe français d'assurances, dont de nombreux cadres supérieurs, sont descendus dans la rue à l'appel des syndicats CGT, CFDT, CGC et FO, devant le siège de l'entreprise au Mans, pour dire leur ras-le-bol de la guerre de tranchées à laquelle se livrent leurs principaux dirigeants. Et, accessoirement, réclamer un véritable projet commercial qui permette de remettre le groupe sur les rails. En province, des débrayages ont également été organisés à Strasbourg, Bordeaux, Nantes, Paris, Lyon, Lille et Marseille. Par ailleurs, des délégations syndicales ont été reçues hier à la préfecture de la Sarthe.

Cette manifestation traduit un rejet quasi unanime du PDG, Jean-Claude Jolain, par les salariés du groupe. Ces derniers n'ont pas apprécié la publication, la veille, d'un communiqué annonçant la révocation du directeur général, Raymond Fékik, à l'initiative des conseils d'administration des deux principales sociétés du groupe (la Mutuelle du Mans IARD et la Mutuelle du Mans Assurance Vie).

«Faute professionnelle». A l'origine de ce limogeage, une lettre recommandée adressée le 28 août au PDG par le comité exécutif du groupe, Raymond Fékik en tête, et signée par 17 cadres de direction. Cette lettre, que Libération s'est procurée, évoque «un événement d'une gravité excepti