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Libération

L'équipée malaise. Kuala Lumpur instaure un contrôle des changes.

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publié le 4 septembre 1998 à 11h07

Bangkok correspondance

Pour défendre sa monnaie, la Malaisie a adopté la solution la plus radicale: l'instauration d'un contrôle des changes et d'une parité fixe de 3,80 ringgits pour 1 dollar pendant une période indéterminée. Annoncée mardi par le gouvernement du Premier ministre Mohamad Mahathir, la convertibilité du ringgit sera effective le 1er octobre. Le nouveau système instaure un contrôle des changes sur les comptes extérieurs, interdisant les règlements commerciaux en ringgits à l'étranger. Sur place, les transactions seront désormais assurées par des établissements financiers étatiques. Les investisseurs ne pourront rapatrier leurs gains avant une période d'un an. Depuis le début de la crise asiatique en juillet 1997, le ringgit a perdu 40% face au dollar. L'économie malaise entre cette année en récession: le produit intérieur brut (PIB) a décru de 6,8% au deuxième trimestre par rapport à la même période de l'année dernière. La croissance sera cette année négative ­ de l'ordre de -1 à -2% ­ contre une moyenne de +8% pendant les années précédant la crise. L'instauration d'un contrôle des changes est la seule solution pour arrêter net la dépréciation du ringgit, estime aujourd'hui le Premier ministre Mohamad Mahathir, au pouvoir depuis quatorze ans. A court terme, le pays peut connaître un reflux, voire même un afflux de capitaux en raison du taux de change officiel très attractif. Une parité fixe met certes un terme aux attaques des spéculateurs contre le ringgit,