Menu
Libération
Interview

Seillière prie Aubry de «respecter le terrain»

Article réservé aux abonnés
Réduction du temps de travail, Sécu, charges sociales ...
publié le 7 septembre 1998 à 10h49
(mis à jour le 7 septembre 1998 à 10h49)

Le patron des patrons français, Ernest-Antoine Seillière, dénonce la «méthode Aubry», faite d'un semblant de concertation et d'un interventionnisme aigu. A quoi bon négocier, se demande le président du CNPF, si, au final, la ministre de la Solidarité et de l'Emploi ne retient parmi les accords que ce qui lui convient. Au moment de sa rentrée sociale, le patronat accuse le gouvernement de vouloir faire fi du dialogue. Plus de 200 accords d'entreprise sur les 35 heures ont été signés.

Avec le recul, la loi est-elle aussi terrible que le CNPF le disait l'an dernier?

Quand le gouvernement projetait de faire la loi sur les 35 heures, avec une motivation essentiellement politique, le CNPF a traduit l'indignation ressentie par les entrepreneurs. Et puis le projet est devenu une loi, et nous devons faire avec. Nous avons donc demandé aux entreprises d'essayer de s'adapter, de telle manière que cette obligation, lourde, difficile et coûteuse, soit traitée dans les meilleures conditions. Tout le monde se met au travail. Les entreprises et les branches qui veulent négocier le font ­ j'ai d'ailleurs été impressionné par leur rapidité, je pense notamment aux accords dans la métallurgie et le sucre ­ les autres ne le font pas. Le CNPF ne donne aucune consigne. La parole est au terrain. La loi, le gouvernement l'a assez souligné, est d'ailleurs un texte d'orientation et d'incitation, qui laisse aux partenaires sociaux le soin d'adapter l'exigence législative à la réalité. C