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Libération

En Suède, la crise financière ressuscite le débat sur l'euro. Violentes polémiques à onze jours des législatives.

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publié le 9 septembre 1998 à 11h27

Stockholm, envoyé spécial.

Il a fallu la crise russe pour que l'euro s'immisce dans le débat des élections législatives suédoises, un peu comme un invité de dernière minute que l'hôte n'attendait pas. Car, en Suède, la table était déjà mise depuis des semaines. Au menu, une orgie de débats et d'arguments sur l'Etat-providence, le poids des impôts et des allocations. Toutes les tentatives faites pour lancer le débat sur l'euro avaient échoué. Un choix prudent pour les sociaux-démocrates au pouvoir: le parti a toujours été profondément divisé sur la question. Pour lui, il serait suicidaire de lancer un tel débat dans une élection (qui se déroulera le 20 septembre) qui s'annonce très difficile.

Mais les remous venus de Russie (mais aussi de Norvège, affaiblie par la baisse du prix du pétrole) ont ébranlé les Suédois. Ceux-ci, qui n'ont pas souhaité participer à la monnaie unique dès 1999, vivent aujourd'hui une conséquence désagréable de ce choix. Leur devise, la couronne, n'a pas profité du «bouclier euro» qui protège actuellement la plupart des monnaies européennes contre les bourrasques financières internationales. Les taux d'intérêt suédois ont monté et la couronne s'est affaiblie, perdant environ 3,5% par rapport aux monnaies du bloc euro. Plus vexant encore pour les Suédois: la devise de la Finlande voisine, un pays pourtant beaucoup plus exposé aux mauvais vents russes, se tient très bien.

«La couronne est une monnaie clapotante!», s'est enflammé Carl Bildt, chef de file d