«Mercredi, huit heures du matin à l'aéroport international de Séoul,
une petite pancarte à mon nom. C'est Cho Seong-doo, étudiant en histoire qui se débrouille bien en français, qui va me servir de guide et m'accompagne à l'université de Séoul. C'est là que se tient la première rencontre internationale organisée par le KCTU, le grand syndicat radical, et une trentaine d'associations.
«Pendant le trajet je cherche les signes de la crise que subit le pays. C'est délicat. Le métro, par exemple, est nickel. Et on aperçoit plutôt moins de gens très pauvres qu'à Paris. Mais, sur le trottoir des files de vendeurs sont assis par terre avec quelques bricoles devant eux. Si ce n'était les téléphones portables, la foule rappelle l'Europe des années 60, avec des tenues vestimentaires propres et bon marché et une impression d'assez forte homogénéité sociale. Un pays entre les deux mondes.
Le long des rues, des immeubles sans charme sont bordés de ginkgos bilobas, un arbre qui représente à mes yeux l'Asie. On le dit assez résistant pour qu'un spécimen ait survécu à la bombe d'Hiroshima. Cho Seong-doo, me répond que cet arbre ne dit rien aux Coréens qui, par contre, sont très attachés au pin local, petit et aux branches torturées: c'est un arbre courageux qui survit malgré ses noeuds et reste toujours vert même sous le froid!
L'université est entourée de bois et de collines. Joli mais, me dit une étudiante, elle est reléguée loin du centre pour que les manifestants puissent être contenus loin