Christophe Aguitton, militant de SUD et d'AC!, est invité à la
Conférence internationale des peuples à Séoul. Pendant quatre jours, il confie ses impressions à «Libération».
Jeudi. Miguel Sanchez vient de la frontière. Il vit à Tijuana, au nord-est du Mexique, et la centaine de salariés de son usine sont en grève depuis le 22 mai, bientôt quatre mois! L'entreprise s'appelle Han Young et elle travaille pour le géant coréen Hyundai. On y peint des pièces de camions qui seront ensuite assemblées dans une autre usine. Han Young est une entreprise de sous-traitance, une de ces maquiladoras qui se multiplient à la frontière du Mexique et des Etats-Unis. Miguel est donc venu à Séoul pour obtenir un soutien des syndicats coréens. Les contacts avaient été pris sur l'Internet, en passant par San Diego (Etats-Unis) où se trouve une association de gauche américaine qui aide les travailleurs des maquiladoras.
Dès le premier jour de la conférence, Cha Mi-kyung, responsable d'une association qui se consacre à la solidarité internationale, lui propose d'organiser une manifestation devant l'ambassade du Mexique ou devant le siège de Hyundai. Ces coopérations directes me font oublier les multiples petits problèmes inhérents à toute rencontre de cette ampleur: les appareils de traduction ne marchent pas toujours, je me suis perdu dans l'université de Séoul, etc.
Les contacts directs et imprévus sont un des charmes de ces réunions parfois un peu lourdes. Un bref échange à la sortie du repas de midi